Dire ou ne pas dire
L’unique chose qui m’importe, c’est ce que tu fais, pas ce que tu dis
François Rouan inscrit cette forme de maxime du père au préambule de cet ouvrage, désignant ainsi un élément déterminant de sa position d’être parlant, qui a choisi de devenir peintre.
Il y aurait ainsi de la parole vaine, de celle, qui hors de moments d’implication particulière, constitue le cadre ordinaire de nos existences ; bavardage qui d’ailleurs n’effraie pas particulièrement notre peintre.
Et puis il y a le contexte de sa venue au monde, au jour du signifiant : l’hier de la guerre, tellement là encore pour un père engagé dans l’urgence et la nécessité de résister, celle qui requiert de trouver les mots pour se porter à faire ce qui doit être fait et qui rencontre le plus souvent l’indicible ou l’horreur.
Alors François Rouan, le fils du même nom, emmena avec lui du côté de la peinture, l’impérieuse nécessité de dire quand même, car il a choisi de conduire sa propre résistance dans le monde de l’art.
Partant, il ne pouvait que tirer dans l’épaisseur de sa toile les traits déterminants de son ex-sistence mais aussi structurants pour sa pratique artistique. L’argument de ce livre se saisit à partir de là sans doute. L’ouvrage nous donne ainsi un choix d’écrits qui apposent quelques touches plus qu’impressionnistes dans le paysage du résistant. Il nous éclaire son itinéraire et décrit ses références proches et formatrices en particulier au fil de lettres, abécédaire incomplet… Et, parmi ses rencontres décisives, l’une d’entre elles, qui l’a mis en présence de Jacques Lacan, peut nous permettre d’approcher le bord de son objet.
« Le ratage c’est l’objet » dit-il depuis, désignant ainsi ce qui fait le nœud de cette rencontre, car c’est là en effet que commence le partage d’une relation qui s’étendit sur une dizaine d’années, jusqu’à la disparition du psychanalyste. Le peintre est fidèle à ses amitiés aussi bien qu’à ce qui cause son désir ; cet objet qui ne cesse pas de ne pas s’écrire, ce réel que Lacan disait ainsi et qu’il interrogeait dans le tableau des artistes, en particulier celui de François Rouan : la monstration du tressage.
Voici donc le paysage du résistant : le tressage, le choix de dire qui n’exclut pas ce qui ne se dit pas mais l’inclut au contraire. Tentative d’écrire ce qui ne peut se dire.
Ainsi le peintre tresse-t-il de l’écrit, liant par là le tableau à l’intimité forte de lieux et de noms de personnes, qui ont compté et qu’il évoque sous ce titre. Non pas impudeur mais détermination qui soutient le risque de s’avancer sur le bord des écarts entre le voir et le dire.Cet ensemble d’écrits du peintre François Rouan, réunis sous le titre « Dire ou ne pas dire », paraît dans le sillage de notre premier recueil : OBJET*.
La rencontre de cet artiste contemporain avec le psychanalyste Jacques Lacan, leurs échanges autour du tressage, ont ouvert il y a un demi-siècle, une fenêtre nouvelle dans le tableau, le réel de l’objet entrant alors dans la partie de façon inédite. Partie toujours en cours.
La bande écrite, ici publiée, s’ajoute à celles déjà là* et se veut simplement projeter quelques rais de lumière sur le territoire de François Rouan, donnant ainsi à lire une part inédite de la trame structurante de son cheminement.
« Déceptif ! », dirait le peintre. Peut-être… Les pages qui composent l’ouvrage résultent en effet d’un choix de parts hétérogènes, extraites du corps de son tressage et dont la lettre retournera sans doute à la toile, vers d’autres nouages.
Il y aurait ainsi de la parole vaine, de celle, qui hors de moments d’implication particulière, constitue le cadre ordinaire de nos existences ; bavardage qui d’ailleurs n’effraie pas particulièrement notre peintre.
Et puis il y a le contexte de sa venue au monde, au jour du signifiant : l’hier de la guerre, tellement là encore pour un père engagé dans l’urgence et la nécessité de résister, celle qui requiert de trouver les mots pour se porter à faire ce qui doit être fait et qui rencontre le plus souvent l’indicible ou l’horreur.
Alors François Rouan, le fils du même nom, emmena avec lui du côté de la peinture, l’impérieuse nécessité de dire quand même, car il a choisi de conduire sa propre résistance dans le monde de l’art.
Partant, il ne pouvait que tirer dans l’épaisseur de sa toile les traits déterminants de son ex-sistence mais aussi structurants pour sa pratique artistique. L’argument de ce livre se saisit à partir de là sans doute. L’ouvrage nous donne ainsi un choix d’écrits qui apposent quelques touches plus qu’impressionnistes dans le paysage du résistant. Il nous éclaire son itinéraire et décrit ses références proches et formatrices en particulier au fil de lettres, abécédaire incomplet… Et, parmi ses rencontres décisives, l’une d’entre elles, qui l’a mis en présence de Jacques Lacan, peut nous permettre d’approcher le bord de son objet.
« Le ratage c’est l’objet » dit-il depuis, désignant ainsi ce qui fait le nœud de cette rencontre, car c’est là en effet que commence le partage d’une relation qui s’étendit sur une dizaine d’années, jusqu’à la disparition du psychanalyste. Le peintre est fidèle à ses amitiés aussi bien qu’à ce qui cause son désir ; cet objet qui ne cesse pas de ne pas s’écrire, ce réel que Lacan disait ainsi et qu’il interrogeait dans le tableau des artistes, en particulier celui de François Rouan : la monstration du tressage.
Voici donc le paysage du résistant : le tressage, le choix de dire qui n’exclut pas ce qui ne se dit pas mais l’inclut au contraire. Tentative d’écrire ce qui ne peut se dire.
Ainsi le peintre tresse-t-il de l’écrit, liant par là le tableau à l’intimité forte de lieux et de noms de personnes, qui ont compté et qu’il évoque sous ce titre. Non pas impudeur mais détermination qui soutient le risque de s’avancer sur le bord des écarts entre le voir et le dire.Cet ensemble d’écrits du peintre François Rouan, réunis sous le titre « Dire ou ne pas dire », paraît dans le sillage de notre premier recueil : OBJET*.
La rencontre de cet artiste contemporain avec le psychanalyste Jacques Lacan, leurs échanges autour du tressage, ont ouvert il y a un demi-siècle, une fenêtre nouvelle dans le tableau, le réel de l’objet entrant alors dans la partie de façon inédite. Partie toujours en cours.
La bande écrite, ici publiée, s’ajoute à celles déjà là* et se veut simplement projeter quelques rais de lumière sur le territoire de François Rouan, donnant ainsi à lire une part inédite de la trame structurante de son cheminement.
« Déceptif ! », dirait le peintre. Peut-être… Les pages qui composent l’ouvrage résultent en effet d’un choix de parts hétérogènes, extraites du corps de son tressage et dont la lettre retournera sans doute à la toile, vers d’autres nouages.
*OBJET 1 – cadastre8zéro (2015)
Dessin de couverture : François Rouan
Auteurs & Participants
François Rouan
Informations Générales
Langue: Français
Format: 14 x 20 cm - Broché cousu sous couverture à rabats
Nombre de pages: 135
ISBN: 979-10-93234-05-2
Informations Tarifaires
Date de parution: février 2017
Prix: 15,00 € (Euros)